Le Livret A a encore fait la une des médias cette semaine, comme c’est le cas toutes les semaines depuis l’élection de François Hollande. Le sujet phare de ces derniers jours est le plafond qui va finalement être de 20 000 euros selon ce que l’on peut lire dans la presse spécialisée.
C’est le Journal du Dimanche qui est à l’origine de l’information en citant des sources anonymes tout en précisant que la réforme allait être reposée à la rentrée scolaire, voire même à l’automne 2012. Des millions de Français qui avaient espoir d’épargner plus sur ce produit vont donc devoir patienter encore un bon bout de temps. Pour rappel, on compte 9% des livrets A qui ont atteint le seuil maximal de dépôt et dont les titulaires attendent que le plafond soit réellement doublé comme l’avait promis François Hollande durant sa campagne.
Le gouvernement retourne-t-il sa veste ?
« C’est bien beau de tenir des promesses, d’annoncer de bonnes nouvelles, de prétendre au changement, mais à l’heure actuelle, on ne voit pas vraiment de différences. »
C’est la revendication lancée par le collectif Solidaires le 27 juin dernier à travers une manifestation à Paris pour demander à ce que les promesses soient tenues et que le plafond du Livret A soit effectivement doublé.
Il a alors été question de lobbying, de groupements bancaires qui faisaient tout pour empêcher la mise en place de la réforme tant attendue (même par ceux qui ne risquent pas d’atteindre le plafond actuel de 15 300 euros avant plusieurs années).
Face à ce flou total de la part du Gouvernement qui ne donne pas de date claire, qui ne précise pas le plafond et qui reporte sans arrêt les communiqués, on peut penser qu’il se rend compte peu à peu des difficultés qui seraient crées si la réforme était mise en place comme promis. En effet, l’assurance-vie perdrait immédiatement plusieurs milliards d’euros de collecte, soit des rentrées fiscales en moins pour l’État. C’est également le cas des livrets non réglementés proposés par les banques qui perdraient un gros volume des capitaux.
Quelle solution dans ces conditions ?
L’annonce du doublement du plafond avait pour objectif de construire un certain nombre de logements sociaux (150 000 par an) pendant les 5 années à venir. Sans mise en place de la réforme, l’objectif ne risque pas d’être atteint.
Or, une promesse a été faîte et le Gouvernement prend conscience des difficultés qui seraient créées. Dès lors, la solution pour satisfaire tout le monde est de relever légèrement le plafond à 20 000 euros. Les épargnants seront donc contents de mettre plus d’argent sur ce support, les banques se réjouiront de ne pas perdre beaucoup d’argent dans l’opération.
Finalement, l’idée est d’éviter les transferts d’argent massifs du jour au lendemain. Cependant, si le Gouvernement confirme ce nouveau plafond, ça reviendrait à faire l’aveu de l’ambition démesurée de ce projet phare lors des élections présidentielles.